Page:Meister - De la morale naturelle, 1788.djvu/42

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pitié qu’on éprouve à l’aspect de la peine ou de la douleur, c’est trop resserrer encore le sens de ce mot ; c’est borner à un seul de ses effets l’action d’un principe ou d’une faculté dont l’influence est naturellement beaucoup plus étendue.

Compatir, c’est s’identifier en quelque sorte avec l’objet qui nous frappe ou nous intéresse ; c’est confondre, pour ainsi dire, son existence avec la nôtre, ou la nôtre avec la sienne.

Le sentiment qui nous attache à nos amis, à nos parens, à la famille, à la société dans laquelle nous sommes accoutumés à vivre, dépend de cette disposition