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Page:Melange de differentes pieces de vers et de prose 1.djvu/122

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ôté la frayeur en nous en montrant l’inutilité. Votre fermeté me prouve que vous avez l’eſprit auſſi libre de préjugés que le cœur exempt de crainte. Si différens des autres hommes, voulons-nous comme eux mourir dans la triſteſſe ? Il faut la bannir ; quand on a étouffé la terreur, plus on eſt prêt de perdre la vie, & plus la joüiſſance en doit être précieuſe. Nous ſommes à la fleur de l’âge, & la mort approche ; vous ne la redoutez point : je la brave. Faiſons plus ; oſons en adoucir, & même en effacer les horreurs. Ce diſcours qui embarraſſoit beaucoup Cléomélie, fut interrompu par un cri de joie pouſſé par tout l’équipage, à la vûe du calme qui