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Page:Melange de differentes pieces de vers et de prose 1.djvu/128

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gner à l’ingrat la douleur de me voir entre les bras d’un autre ? & il étoit aux piés de ma rivale, où il lui juroit de m’oublier pour jamais. En abandonnant Bengale, je penſois éviter les plus grands malheurs, & j’en trouve ici de plus cruels : quelle horrible trahiſon ! quel comble d’infortune ! Que je ſuis honteuſe de mon erreur, & déſeſpérée de mon amour ! Non, je ne ſurvivrai point à tant de honte & de tourmens.

Cléomélie fut ſi frappée de ce nouveau malheur, & ſi agitée par ces combats, qu’elle en tomba dangereuſement malade. On la tranſporta par ſes ordres loin de la maiſon où étoit ſa rivale ; elle voulut