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Page:Melange de differentes pieces de vers et de prose 1.djvu/222

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eſt aſſez connu, pour s’imaginer aiſément dans quel déſordre cette conduite jetta ſon eſprit ; mais dût-il peut-être lui en coûter la vie, elle ſe réſolut à diſſimuler, pour cacher aux yeux de ceux qui l’obſervoient, & de Montano même, le cruel état de ſon ame. Elle feignit, autant que la nature peut s’y prêter, l’inſenſibilité la plus ferme. Ce fut auſſi, quoiqu’elle ne le ſût pas, la plus cruelle vengeance qu’elle pût prendre : car le malheureux Montano qui s’étoit fait la plus grande violence en évitant de la voir, pour eſſayer ſi elle pourroit ſoûtenir ſon abſence, auroit été le plus heureux des hommes, ſi elle lui en avoit donné quelques mar-