Page:Melanson - Pour la terre, 1918.djvu/31

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Dieu ! ai-je été gauche de la quitter ! Tenez, j’étais heureux alors comme un prince. À cette époque-là j’étais mon maître ; j’entrais, je sortais, j’allais où je voulais… Rien ne me manquait à la maison : nous mangions le bon pain d’habitant, celui qui a le goût du vrai pain, vous savez ; nous avions des viandes, des légumes, des fruits en abondance et le reste tout à souhait.

Je voyais, chaque jour, grandir mes petits enfants florissants de santé, pieux, bons, obéissants et travaillants aussi. Que pouvais-je demander de plus ?

Tout allait bien comme dans le meilleur des mondes, lorsque ma femme se fourra dans la tête, un bon jour, que c’était ennuyant et fatiguant cette vie d’habitant à la campagne. Il fallait aller mener une vie plus facile et plus commode dans la ville.