Page:Melanson - Pour la terre, 1918.djvu/60

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Ce n’est plus la terre qui meurt, dirait ici le grand romancier français, mais c’est la terre que l’on tue.

Pauvre terre ! en a-t-elle souffert de ces délaissements ! Aussi, voyez-la languir et dépérir, faute de bras secourables. Et on aura encore l’audace de le lui reprocher quelque bon jour : Pourquoi ne rends-tu pas ? Pourquoi ne payes-tu plus ?… Les misérables et les sans-cœurs !!

Et la terre meurt, et la terre est tuée d’indifférence, de négligence et d’abandon…

Le grand foreman, lui, continue son œuvre. Seulement, avec la première bordée de neige, il a changé de poil, il est devenu méconnaissable.

Loquace comme une pie, au temps parlementaire, il est maintenant muet comme