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Page:Melegari - Le Livre de l'espérance, 1916.djvu/139

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où sombrait l’honneur des hommes et des femmes.

Comme le goût effréné de la dépense et de la toilette a trouvé parmi les femmes ses plus fougueuses prêtresses, le retour à une vie plus rationnelle dépend en grande partie de la leçon que cette guerre terrible leur aura apprise. Que de vanités déjà elle a remisées et combien de femmes avouent être au fond plus heureuses aujourd’hui qu’elles doivent elles-mêmes s’occuper des détails de leur ménage, qu’au temps de leurs corvées mondaines et de leurs perpétuels essayages. Écoutez les ministres anglais. C’est à la femme qu’ils s’adressent afin que, renonçant au luxe de la toilette et aux raffinements du confort, elle devienne sagement économe pour coopérer dignement elle aussi au salut de la patrie et de la civilisation. En cette heure solennelle, la vie est redevenue une chose réelle et non plus un demi-rêve fiévreux où pour perdre de vue son propre cœur chacun courait derrière des ombres.