Aller au contenu

Page:Melegari - Le Livre de l'espérance, 1916.djvu/160

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Comment arrivera-t-on à se débarrasser de cet élément dissolvant qui est plus difficile à déraciner qu’un vilain vice ? Le seul remède sera le culte de l’indépendance morale et le dédain pour ceux qui donneront des preuves visibles d’esclavage. J’ai dit et j’ai souvent répété dans mes livres que les enfants étaient nos juges et que pour eux nous devions surveiller nos actes et nos pensées. Nous allons avoir maintenant d’autres juges tout aussi redoutables : ceux qui se sont battus pour défendre notre sol, nos libertés, notre droit. Mêlés aux plus effroyables réalités, ayant vu tomber par leur contact continuel dans les tranchées avec des hommes d’autres classes, tous les préjugés dont ils étaient héréditairement nourris, de haut en bas et de bas en haut, ils apporteront des points de vue nouveaux dans l’organisation sociale qui succédera à la guerre.

Et ils auront en tous pays le droit d’exprimer leurs opinions. Sans eux nous risquions de n’être plus. En France, on a souvent appelé