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Page:Melegari - Le Livre de l'espérance, 1916.djvu/88

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rel qu’elles tombent encore dans les mains des exploiteurs, des intrigants, des bas-meneurs de la politique ? Vous avez eu le privilège de verser votre sang, mais c’est aux embusqués — il y en a dans tous les pays — qu’il appartient de récolter la moisson. » Sera-t-il possible de formuler une semblable réponse à tous ces mutilés glorieux, à tous ceux qui par miracle auront échappé aux balles ennemies ? Ils pourraient répondre : « Ce n’est pas pour eux que nous nous sommes battus, et s’ils doivent régner encore autant valait laisser triompher les barbares ! » Être forcé de regretter des sacrifices joyeusement accomplis, est pour l’âme humaine un des sentiments les plus pénibles, l’une des tortures les plus raffinées. Voudrons-nous les infliger à ceux auxquels nous devrons l’indépendance de la race, le droit préservé, la libération du sol natal ? Non, n’est-ce pas ? Ce serait un crime sans nom.

C’est pourquoi il faut nous défaire des fausses pitiés ; non seulement de celles qui protègent