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Page:Melegari - Le Livre de l'espérance, 1916.djvu/98

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De même, pour le jeune homme vicieux, victime des hérédités. Et ainsi toutes les lâchetés et toutes les corruptions s’excusaient. On versait des larmes sur ces êtres marqués par le destin, on les plaignait tendrement, eux seuls éveillaient la sollicitude, et cela aussi bien dans la vie vécue que dans la littérature. Toute notion de libre arbitre était oubliée.

D’identiques erreurs se répétaient dans la procédure judiciaire, et le mal qui est résulté de ces faux points de vue est incalculable. Les pires leçons d’immoralité et les pires incitations au vice n’ont pas été aussi nuisibles.

L’indulgence et la pitié pour certaines erreurs ont perdu plus d’hommes et de femmes que l’attrait du péché en lui-même ou les conseils des Méphistophélès modernes. Voilà pourquoi il est urgent d’éliminer autant que possible les fausses pitiés de la société future. Dans l’ordre de la bienfaisance, elles détournent trop, au profit des membres morts, ce qui devrait être plus largement réparti aux