Page:Memoires de Mademoiselle de Bonneval.djvu/100

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

bonnes mœurs ; que l’on s’en sert pour opprimer l’innocence ; quand je lui aurai parlé de cette façon, reposez-vous sur sa bonté, espérez tout de sa justice. Barneuil remercia M. P… avec des transports d’Amant. Nous sortions ; il nous retint : Non, Messieurs, nous dit-il, puisque j’ai eu le bonheur de réconcilier deux amis, j’aurai le plaisir de voir sceller leur réconciliation chez moi ; soupez ici. Nous acceptâmes très-volontiers une proposition faite d’aussi bonne grâce.

Ce ne fut pas sans nous faire promettre que nous reviendrions, que M. P… nous laissa sortir. Nous quittâmes ce galant homme, charmez de ses politesses ; & pleins des espérances qu’il nous avait données. Mon cher ami, me dit Barneuil en nous retirant, (l’amitié va vîte entre gens que