Page:Memoires de Mademoiselle de Bonneval.djvu/102

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avanture rapproche nos conditions ; ce malheur produira peut-être quelque changement favorable, qu’en pensez-vous ? J’applaudis à sa réflexion. Je compte beaucoup, ajoûta-t-il, sur les promesses de M. P… pour la liberté de Mademoiselle de Bonneval ; mais quel terme immense pour mon amour, que de ne pouvoir me flatter, que quand elle sera libre ! Que cette chose me tarde à mon impatience ! Il m’est venu une idée ; si vous me secondez, demain je verrai ma chère de Bonneval, & ce n’est que demain que je veux vous communiquer mon projet. Nous nous quittâmes.

J’étois dans l’impatience de sçavoir quel pouvoit être son dessein : il ne manqua pas de venir le lendemain ; il étoit dans un habillement d’Ecclésiastique, & tout-à-fait méconnoissable