Page:Memoires de Mademoiselle de Bonneval.djvu/11

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

que j’aurois peut-être aimée, si je n’eusse pas vû sa Nièce. De quoi s’avise-t-elle aussi d’être Tante ? Le brillant de son esprit & de ses manières me plut, mais les grâces simples & naïves de Mademoiselle de Bonneval sa Nièce, m’enchantèrent.

Un Amant qui se pique de conter fidèlement son histoire, devroit être, ce semble, dans l’obligation de rendre compte des mouvemens de son cœur, en même tems qu’il raconte les évenemens qui peuvent les faire naître. Sur ce pied-là, je devrois ici vous décrire les vives impressions que les charmes de cette aimable personne firent tout-à-coup sur mon cœur ; je le sçai, mais dispensez-moi de ce devoir. Je vous exprimerois foiblement ce que l’âme sent avec transport. Ces sentimens délicieux qu’il faut éprouver pour les bien con-