Page:Memoires de Mademoiselle de Bonneval.djvu/120

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voyois la tendresse combattre dans son cœur contre la sévérité ; je tremblois, & j’espérois, suivant les différens avantages que ces sentimens remportoient l’un sur l’autre, que la tendrese alloit être victorieuse. Madame de Valpré se laissoit toucher, quand Barneuil, par un transport imprudent, vint renverser son bonheur en joignant ses prières aux larmes de sa Maîtresse. Madame de Valpré ne l’avoit pas d’abord reconnu : elle le prenoit sans doute pour un Ecclésiatique qui venoit consoler sa Niéce. L’action de Barneuil le lui fit reconnoître. Juste Ciel, s’écria-t-elle en se retirant avec précipitation, c’est lui-même ! Oui, Madame, lui dit-il, oui c’est l’infortuné Barneuil que vous voyez à vos genoux ; un ingrat qui a trop long-tems abusé de vos bontez, qui mérite toute votre hai-