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Page:Memoires de Mademoiselle de Bonneval.djvu/128

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cendue en gardant un profond silence, & qui étoit prête à monter en carosse, se tourna du côté de Mademoiselle de Bonneval, & le nom de Niéce qu’elle prononça, rappella dans mon cœur la joye que l’inquiétude venoit d’éclipser. Je présentai la main à ma chère Maîtresse avec cette timidité que l’on sent à la naissance de l’amour, & je goûtois avec transport le plaisir délicieux de toucher celle d’une personne dont le bonheur de ma vie alloit dépendre.

Après le départ de Madame de Valpré, j’entrai dans un Caffé ; je m’enfonçai dans l’endroit le plus solitaire d’une Salle. Là recueilli en moi-même, & libre du charme que la présence de Mademoiselle de Bonneval répandoit sur ma raison, je cherchois dans des réflexions cruelles des sujets de tristesse, tandis