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Page:Memoires de Mademoiselle de Bonneval.djvu/133

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au rendez-vous ; j’y étois bien avant l’heure marquée, mais l’amour qui m’avoit amené s’étoit chargé du soin de me faire passer agréablement les momens que impatience pourroit me faire trouver trop longs, & il s’en acquittoit à merveilles. Il me promenoit sur tous les agrémens d’un commerce tendre & délicat ; mon imagination attendrie ne se refusoit pas au prestige, elle erroit de grâces en grâces, & s’enyvroit de ces agréables chimères. Je fus interrompu bien disgracieusement au milieu de ma rêverie ; par qui ? Par Madame de Valpré. Je frémis en la voyant, je voulus fuir, il n’étoit plus tems, elle m’avoit apperçû, elle venoit à moi, je ne doutois point qu’elle n’eût découvert le rendez-vous que je croyois avoir reçu de Mademoiselle de Bonneval. J’étois interdit. Je croyois