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Page:Memoires de Mademoiselle de Bonneval.djvu/158

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Eh bien, reprit-elle, il faut donc me découvrir : tout ce silence n’est que l’effet de ma délicatesse : si je vous aimois moins, je serois moins craintive. Je suis jalouse des moindres mouvemens qui se passent dans votre cœur : ne me déguisez pas l’effet que va produire la nouvelle du mariage de Mademoiselle de Bonneval avec Monsieur de M… Ah ! s’écria-t-elle, vous vous taisez ? Qu’est devenu votre amour ? Barneuil, vous ne m’aimez donc plus ? Moi, Madame, lui dis-je, je ne vous aimerois plus ! vos craintes font injustes. Ces mots prononcez d’une voix entrecoupée de soupirs, étoient les derniers efforts du charme qui m’attachoit à Madame de Valpré : sa cruelle nouvelle venoit de le dissiper, & me rendoit toute mon indifférence pour elle, sans justifier Mademoiselle de Bonneval. Je