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Page:Memoires de Mademoiselle de Bonneval.djvu/168

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ami prit ainsi la parole.

ous vous souvenez de ce jour malheureux que vous m’entraînâtes au Jardin du Temple ; vos soins obligeans, & la tendre part que vous preniez à ma douleur, ne gagnèrent sur moi que de vous la déguiser : rien ne pouvoit la modérer au fond de mon cœur. La perte irréparable de Mademoiselle de Bonneval, & l’entêtement de Madame de Valpré la nourissoient ; je m’imaginois qu’on ne pouvoit rien ajoûter à mon malheur, & j’étois sur le point d’être le plus heureux des hommes ; Madame de Valpré avoit pris pour moi des sentimens plus favorables, soit qu’effectivement notre état l’eût attendrie, ou qu’elle craignît de se donner un ridicule, dont la réputation de sa Niéce seroit peut-être la victime, si l’on apprenoit sa mal-