Page:Memoires de Mademoiselle de Bonneval.djvu/20

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précieux que je venois de passer avec elle. Il n’étoit plus tems ; les Dames montèrent en carosse, elles me saluèrent froidement, & le carosse partit : je restai sur le pas de la porte les bras croisez ; le carosse disparut bien-tôt à mes yeux. Elle part donc, m’écriai-je douloureusement, & par un mouvement involontaire ! Je réfléchis sur cette impression de tristesse que ce départ subit laissoit dans mon cœur. Je vis bien que cette tristesse n’étoit pas le seul sentiment que cette retraite y excitoit, & qu’elle le partageoit avec des mouvemens qui m’étoient inconnus, que ce cœur seroit long-tems sensible au souvenir de cette aimable personne, & payeroit cher ce moment de plaisir que m’avoit causé sa rencontre. Je rentrai dans le Jardin, peu curieux de rejoindre mes amis ; je m’éloignai de l’al-