Page:Memoires de Mademoiselle de Bonneval.djvu/56

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qu’elle m’ait choisie pour servir sa jalousie. Oui, elle est votre Rivale ; j’ai tout appris d’une de ses femmes, & si vous plaisiez moins à Monsieur Barneuil ; vous ne seriez pas si criminelle aux yeux de Madame.

Mes yeux se dessillèrent ; je me rappellai cent petites circonstances qui ne sont rien à des yeux indifférens, mais qui grossisent & portent coup quand on a intérêt de les examiner : j’envisageai avec frayeur ce que me destinoit la haine d’une pareille Rivale ; mais quand je vins à considerer que cette Rivale étoit méprisée ; que Barneuil m’aimoit, & que j’aurois dans ma femme de chambre une confidente zèlée ; que par son moyen je pourrois veiller sur le cœur de mon Amant, & cela avec d’autant plus de sureté, que le titre de Confidente de Madame