Page:Memoires de Mademoiselle de Bonneval.djvu/95

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fut sans égal, en me voyant traité de la sorte. Je ferraillai plutôt pour fatiguer un adversaire que je croyois n’avoir pas beaucoup à redouter, que dans l’intention de le maltraiter. Je n’avois pourtant pas peu d’affaires à parer les coups qu’il me portoit. C’est quelque chose de terrible qu’un homme animé par la jalousie & le désir de se venger. Il s’apperçut que je le menageois, sa fureur en redoubla ; mais il étoit trop émû pour porter des coups sûrs. Je le désarmais ; dans l’instant nous nous vîmes entourez par le Guet, que les cris des spectateurs avoient attiré. Point d’indignitez, Messieurs, dis-je au Guet, j’irai par-tout où vous me conduirez, mon épée que je vous remets, vous est un gage de ma docilité : On nous mena chez le Commissaire P… homme aimable, & dont la politesse me