Page:Mendès - La Légende du Parnasse contemporain, 1884.djvu/104

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satinée et couleur d’or de la petite Revue, qu’Alphonse Daudet, peu illustre en ce temps-là malgré son livre des Amoureuses, publia quelques-unes de ses exquises fantaisies, que Jules Claretie glissa presque hésitant ses toutes premières lignes, — une petite idylle intitulée : les Amours d’une Cétoine, — et que Léon Cladel, farouche improvisateur, mais quel artiste à présent ! enferma, ainsi qu’on met les tigres en cage, ses plus formidables nouvelles qui mordaient et déchiraient les feuillets.


Le bureau de la Revue fantaisiste, passage des Princes, alors passage Mirès, était un lieu passablement extraordinaire.

Des tentures de perse verte et rose qui riaient à l’œil avec un air de prairie s’étonnaient de l’acajou des armoires et des tables ; une chaise longue, au fond, qui ne s’ennuyait pas toujours, boudait le fauteuil de cuir et les cartonniers pleins de manuscrits ; presque un salon, qui aurait bien voulu être un boudoir.

C’était là que, tous les jours, l’après-midi, vers