Page:Mendès - La Légende du Parnasse contemporain, 1884.djvu/181

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Je reviens à la légende du Parnasse.

Quand il eut quitté les bureaux de la Revue fantaisiste, — il serait peut-être plus exact de dire : quand on l’en eut mis à la porte, — le futur Parnasse passa les ponts et s’alla loger dans le quartier latin. Jusqu’alors, il n’y avait fait que de courtes apparitions ; il ne s’y sentait pas tout à fait chez lui. Cela peut sembler étrange au premier abord. Comment ! nous, si jeunes, nous n’avions pas été attirés vers le beau pays de la jeunesse et des espérances, et c’était sur l’asphalte boulevardier que nous avions songé à élever nos premiers temples à la Muse ! Il y avait eu une raison à cela, que nous ne démêlons bien qu’aujourd’hui. Alors, beaucoup d’entre les esprits nouveaux s’adonnaient à la politique, commançaient l’œuvre des revendications sociales, et c’était l’autre côté de l’eau qui était le lieu de ces travaux ; c’était là que se plaçait le centre de ce mouvement. Les jeunes gens du pays latin publiaient peu de journaux littéraires ; ils avaient d’autres ambitions et c’est dans quelques-unes des feuilles éphémères, mais toujours renaissantes que fondaient de hardis étudiants en droit peu inquiets de l’amende cer-