Page:Mendès - La Légende du Parnasse contemporain, 1884.djvu/199

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L’heureux ciel d’été qui flamboie
N’a pas honte de ses rayons ;
Si nous sommes joyeux, ayons
Le courage de notre joie.

Je suis le passant ingénu,
Celui qui soupire et qui chante
Parce que l’épine est méchante
Et que l’avril est revenu.

Je m’étais égaré sans doute ;
Une ogresse me menaçait ;
Mais mon cœur, ce Petit Poucet,
A bientôt retrouvé sa route.

Vers un gîte plein de douceurs
Il ramena des lieux contraires
Tous les jeunes désirs, ses frères,
Et les illusions, ses sœurs.

C’est à peine s’il se rappelle
Qu’il fut un instant fourvoyé ;
Il est dans son nid mieux choyé
Que les petits d’une hirondelle.