Page:Mendès - La Légende du Parnasse contemporain, 1884.djvu/216

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Et son cœur aussi battait vite !
Et dans un ardent tourbillon
Son esprit que tout rêve invite,
Noir d’une ombre, gai d’un rayon,

Allait d’un vol où ma pensée
Ivre contagieusement
La suivait, parfois distancée
Et fidèle non sans tourment.



IV


Réminiscences mal bannies !
Ô chers prestiges regrettés,
Faits de nuances infinies,
Pleins de saveurs et d’âcretés !

Douceur étrange des voix grêles,
Faiblesses aux charmes vainqueurs,
Réseau puissant de mailles frêles
Où pour jamais se prend un cœur !

Morte, absente ou bien infidèle,
Qu’importe ! rien ne peut ternir
L’exquise miniature d’elle
Que mon âme a su retenir ;