il a tant de grâce et sait si bien faire sourire que la critique est vite désarmée.
Dans un de ses plus aimables recueils, intitulé le Harem, Ernest d’Hervilly évoque les belles femmes de tous les pays, et chacune nous
apparaît, bizarrement exotique, avec ses attributs de race et de climat, dans le milieu qui lui
est particulier. Rien de plus varié, ni de plus
singulièrement coloré que ce voyage d’amour.
Fille des durs Nouers, négresse callipyge,
J’habite pour jamais ta case au toit pointu.
Adieu, Paris ! — Amis, si quelqu’une s’afflige,
Dites lui qu’en Afrique on est très mal vêtu.
Dites lui que je chante aux pieds de ma maîtresse,
Accompagné du gong, des airs prodigieux ;
Dites-lui que le soir, sous les thuyas, je tresse
Des ceintures d’écorce en regardant ses yeux ;
Dites-lui que je suis plus noirs que ses bottines ;
Qu’une énorme crinière ondule sur mon front,
Mais que sur mon lit veuf de pudiques courtines,
Ma maîtresse est fidèle et le sommeil est prompt ;