Page:Mendès - La Légende du Parnasse contemporain, 1884.djvu/67

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Le pas grave, le front courbé,
À travers la grande nature
Allez, ô rois de l’aventure !
Votre diadème est tombé !

Pour vous jusqu’à la source claire
Que Juillet tarira demain.
Jusqu’à la mousse du chemin,
Tout se montre plein de colère.

On ne voit plus sur les coteaux.
Au milieu des vignes fleuries,
Se dérouler les draperies
Lumineuses de vos manteaux !

L’ennui profond, l’ennui sans bornes,
Vous guide, ô mes frères errants !
Et les cieux les plus transparents
Semblent sans vous devenir mornes.

Quelquefois, par les tendres soirs,
Lorsque la nuit paisible tombe.
Vous voyez sortir de la tombe
Les spectres vains de vos espoirs.

Et la Bohême poétique.
Par qui nous nous émerveillons,
Avec ses radieux haillons
Surgit, vivante et fantastique.