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Page:Mendès - Le Crime du vieux Blas, 1882.djvu/26

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de l’étable, dans tous les bruits mêlés des bêtes familières, et dans le frais passage du vent clair.

Le vieux Blas ayant vidé sa jatte, dont les dernières gouttes de lait coulèrent sur sa barbe blanche, parla d’un air timide :

— Ce qui serait très bien, ce serait de laisser venir le petit avec moi, là-bas, près du pont, pour s’amuser. Je dis : pour m’amuser aussi. Un train qui passe après un train, toute la journée, ce n’est pas gai ; je m’ennuie enfin à regarder l’eau qui coule. Les nouveaux réjouissent les anciens ; ils mettent de la gaieté dans les vieux esprits et de la lumière dans les vieux regards. L’autre jour, il a plu toute la journée, mais Blas était avec moi,