Page:Mendès - Le Crime du vieux Blas, 1882.djvu/95

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

La journée lui parut longue ; ses vieilles jambes étaient fatiguées de gravir lentement, mais sans relâche, la ravine pierreuse.

Quand le soir vint, il n’avait ni bu ni mangé ; il n’en pouvait plus, il se laissa tomber sur une pierre, contre un tronc de sapin. Il resta là, les mains pendantes entre les jambes, stupidement désolé.

Autour de lui s’entassaient les blocs de granit, énormes, dans le hasard des chutes immémoriales ; de furieux jets de sombre verdure sortaient d’entre les roches ; et sous le grand ciel où s’amoncelaient des nuages, la sauvage hauteur se hérissait noire et verte.

Tout à coup, avec l’impétuosité d’un déchaînement, une rafale se-