la reine ; je vous le donne, vivant. Ah ! je m’attendais à quelque gratitude, prince Flédro-Schèmyl ! N’est-ce pas à moi que vous devez d’avoir remarqué la ressemblance qui fera votre fortune ? La robe, vous savez, c’est moi qui l’ai envoyée, pour que vous comprissiez tout de suite. Vous imaginez le scandale ! Enfin, pour vous être agréable, j’ai été tout à fait imprudente. Mais vous êtes un ingrat. Soit. Ne me remerciez pas, et partez.
— De grâce !
— Qu’est-ce encore ? Voyons, dites.
— Où sommes-nous ?
— Eh ! sait-on jamais où l’on est ? On est chez soi, ou ailleurs, selon les aventures. Il y a des maisons qui nous appartiennent, et où nous demeurons, presque toujours ; il y en a d’autres qui n’ont pas l’air de nous appartenir, et où nous allons, quelquefois. Mais qui donc songe à se demander si l’on se trouve dans les unes ou dans les autres ? Et puis, quand même on le saurait, est-ce que ce serait une raison pour le dire ? Maintenant, j’ai répondu, allez-vous en.
— Un mot ! un seul ! pourquoi avez-vous conduit ici…
— La Frascuèla ? Ah ! vous êtes trop curieux