Page:Mendès - Le Roi Vierge - 1881 (leroiviergeroma00mendgoog).djvu/191

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
183
FRÉDÉRICK

chaude clarté qui l’enveloppa d’un éblouissement d’or fluide et de pierreries en fusion :

— Salut, roi Parcival !

— Bonjour, héros Siegfried !

— Gloire à toi, duc Thésée !

— As-tu triomphé des épreuves et conquis le Calice où pleura le sang de Jésus ?

— As-tu mouillé ta bouche à la plaie du Dragon, afin de comprendre ce que disent les petits oiseaux des bois ?

— As-tu vaincu les Amazones atroces, qui portent sur leurs casques des gueules de lions ?

— Est-ce que tu as rompu les artifices d’or des cheveux de Kundry ?

— Est-ce que ton cœur n’a pas frémi, quand t’apparut la Walkyrie, sur la cime, au milieu des flammes ?

— Est-ce que tu as osé mettre tes lèvres au sein blessé de la cruelle Hippolyte ?

— Salut, conquérant du Saint-Graal !

— Bonjour, tueur des monstres !

— Gloire à toi, vainqueur des guerrières !

Qui parlait ainsi ? des oiseaux. C’étaient, parmi l’envolement de cent ailes mêlées, une fauvette à huppe, se souvenant peut-être d’avoir