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FRÉDÉRICK

feras bien d’attendre un peu, pour le théâtre. On te le bâtira cent fois plus beau avec l’or de la France vaincue ! En attendant, tu peux garder Hans Hammer : c’est un homme de génie ; je n’ai jamais dit le contraire, moi ! et lui seul est capable d’écrire la Marche de ton Couronnement.

— Enfin, ma mère, que me demandez-vous ?

— Presque rien ! D’être moins farouche, de ne pas te cacher, de ne pas t’enfuir tout à coup. Tu mets souvent tes ministres dans une situation singulière ; il leur est difficile de délibérer en ton absence, même après m’avoir consultée ; il est nécessaire que tu sois là pour signer les décrets, les ordonnances ; le conseil du royaume ne doit pas être présidé par un fauteuil vide !

— M. de Storckhaus est bien ennuyeux, madame.

— Un très bon serviteur ! Tu es injuste envers lui. Autre chose. Il convient que tu te montres à tes sujets, de temps en temps. Comment veux-tu qu’ils t’aiment, s’ils ne te connaissent pas ? Tiens, il y a deux mois, le jour de l’inauguration de l’Exposition internationale, tu n’étais pas à Nonnenbourg, tu étais allé chez ta nour-