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FRÉDÉRICK

fants, rebroussées par l’air, pareilles à des noyaux rouges de petites comètes qui auraient des queues de fumée et d’ombre.

— Sont-ce vos serviteurs qui viennent au-devant de nous ? demanda le capitaine.

— Je n’ai pas de serviteurs, dit Lisi stupéfaite.

Cependant, sous la rougeur des torches, on distinguait des visages et des dorures de livrées.

— Nous sommes pris ! cria Karl. Ce sont les gens du gouverneur.

— Impossible ! comment seraient-ils arrivés ici, avant nous ?

— Eh ! je ne sais pas. Ils nous auront suivis, puis devancés. Par la grande route. Le gouverneur était en calèche, et les domestiques auront couru. Enfin, ce sont eux, voyez !

Il avait à peine achevé ces mots, qu’un cercle de grands valets élevant des branches de pin flambantes, se forma autour des brigands rassemblés en un groupe craintif ; Lisi se mit à pleurer à chaudes larmes, parce qu’elle avait peur qu’on fît du mal à son bel ami le capitaine.