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FRÉDÉRICK

sombre portique entre la double haie des torches.

Mais Lisi lui courut après.

— Alors, comme ça, vous n’êtes pas un voleur ?

— Non, dit-il.

— Comment est-ce qu’on vous appelle ?

— Frédérick.

— Et puis ?

— De Thuringe.

— Le prince Frédérick ! dit-elle.

— Oui.

Elle pouffa de rire.

— Ah ! voilà qui est drôle, par exemple !

— Quoi donc ?

— Vous êtes mon cousin. Eh ! oui, puisque je suis Lisi, moi, vous savez bien, la fille du margrave qui est mort ?

Et, toujours riant, la petite archiduchesse sauta au cou de son royal cousin.

L’installation de cette bande d’enfants dans la vieille demeure ne fut pas une chose aisée ; Lisi offrait de partager sa chambre avec Frédérick ; on parvint difficilement à lui faire comprendre ce qu’il y avait de malséant — pour une princesse