Elle lui fit horreur ; il s’échappa dans le bois.
Comme il approchait de Lilienbourg, il rencontra son gouverneur qui le cherchait, et qui lui apprit, la bouche encore pleine, d’importantes nouvelles : Joseph II était gravement malade ; le prince Welf, depuis quelque temps, donnait des signes évidents de folie ; la reine Thècla ordonnait que Frédérick, héritier probable du trône, revint sur-le-champ à Nonnenbourg.
Le gouverneur ajouta :
— Votre Altesse trouvera bon, je pense, de partir dès demain ?
Frédérick resta muet. Avait-il entendu ? Il baissa la tête, dans un accablement profond. La maladie de son père, la folie de son frère aîné, — deux sombres événements ; c’était cette double douleur, sans doute, qui lui courbait le front. Quand M. de Storckhaus eut demandé : « Dois-je donner des ordres pour le départ ? » le prince ne répondit que par un geste, vague, ennuyé, comme pour dire : « Eh ! que sais-je ? attendez, rien ne presse, » et il rentra silencieusement dans le château.
Il s’enferma dans sa chambre. La nuit, plus