vangélique Jérusalem, comme une oasis mystérieuse de prière et de foi, s’abritait dans un pli de vallon. Même l’irréligion moderne n’a pas pénétré dans cette espèce de théâtre claustral ; d’âge en âge, les traditions dévotes, y ont été conservées, sans s’altérer jamais. Chaque rôle de la tragédie sacrée est transmis, comme un héritage, dans la même famille ; on montre avec respect au voyageur le chalet où ont toujours habité les Jésus, et celui où sont nées toutes les saintes vierges ; peut-être une défaveur s’attache-t-elle à la race des Judas ; Caïphe doit inspirer peu de confiance dans les relations ordinaires de la vie ; on conseille aux jeunes gens de baisser les yeux quand Marie-Madeleine passe sous l’or embrasé de ses cheveux ; jamais Ponce-Pilate ne sera choisi pour juge dans le district.
Grâce à cette parfaite bonne foi, grâce à l’identification en quelque sorte séculaire, et jamais interrompue, des acteurs avec les personnages — une fois on aima mieux retarder la représentation décennale que de donner une doublure à Jésus-Christ qui avait été condamné à deux mois de prison pour délit de braconnage — ces pay-