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Page:Mendès - Le Roi Vierge - 1881 (leroiviergeroma00mendgoog).djvu/352

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LE ROI VIERGE

faire tomber Frédérick dans le piège préparé ; et il se tenait aux aguets avec deux écuyers qu’il avait mis dans ses intérêts. Ils emportèrent la Frascuèla évanouie, et, à la faveur de l’ombre, réussirent à quitter la Résidence, à gagner l’hôtel des Quatre-Saisons, non sans éveiller d’étranges soupçons, mais sans produire du moins aucun scandale irrémédiable ; ils soutenaient Gloriane qui, quoique mourante et sans mouvement, avait l’air de marcher. Puis, l’émotion causée par la mort de Lisi et par la maladie du roi fit oublier aux serviteurs et au castellan du palais la femme inconnue qui était entrée un soir, venant l’on ne savait d’où, qui était ressortie presque aussitôt.

Pendant bien des jours, Gloriane eut le délire ; le médecin qu’avait amené le prince Flédro-Schèmyl désespérait de sauver la blessée. Pourtant la fièvre, peu à peu, se ralentit ; la Frascuèla tomba dans un état de prostration qui fut le commencement de la convalescence ; et, ce soir, elle dormait paisiblement.

Brascassou était assis près du lit, à côté d’une table où de petites fioles entouraient une veil-