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Page:Mendès - Les 73 journées de la Commune, 1871.djvu/114

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LA FRATERNITÉ COMMUNALE.

y a encore de ces mères, indignes, je le reconnais, de donner des citoyens à la patrie, qui ne veulent pas qu’on ensevelisse leurs enfants comme on enterrerait un chien ; elles ne savent pas que prier est un crime, que s’agenouiller est un forfait, et que dire à Dieu : « Je vous adore, » est une offense à l’humanité tout entière ; elles ont encore la faiblesse de vouloir que l’on plante une croix sur les tombes de ceux qu’elles pleurent. Une croix au XIXe siècle ! un drapeau rouge, à la bonne heure !

XXXIII.

Décidément, la fraternité communale s’affirme de plus en plus ; elle met en pratique cet admirable précepte : « Arrêtez-vous les uns les autres. » On a parlé de M. Delescluze envoyé à la Conciergerie. Hier, on arrêtait Lhuillier, aujourd’hui, on arrête Assy. Ce n’était pas assez de changer de Commission exécutive comme on change, si j’ose m’exprimer ainsi, de bonnet de nuit ; la Commune se conduit, à l’égard de ceux de ses membres qui lui déplaisent, absolument comme s’ils étaient de simples archevêques.

Quoi ! Assy, Assy du Creusot, Assy qui signait en tête de tous ses collègues les proclamations du Comité central, non moins par droit de célébrité que par droit d’ordre alphabétique, ne siége plus à l’Hôtel de Ville ! Il ne propose plus de décrets ? Il ne dialogue plus avec F. Cournet ? Il ne riposte plus à G. Tridon ? Pourquoi cela ? D’où vient cette chute après cette gloire ? On