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Page:Mendès - Les 73 journées de la Commune, 1871.djvu/163

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ET NOTRE-DAME ? ET LE LOUVRE ?

gloire ancienne ; mais cet héroïque passé, ne le renversez pas, ne le supprimez pas, alors surtout que vous n’avez encore pour en tenir lieu que les hontes du présent !

Ou bien, allez, continuez, suivez votre chemin. Démolir la colonne Vendôme, ce n’est qu’un commencement ; il faut être logique. Je vous propose le décret suivant :

« La Commune de Paris,

« Considérant que l’église de Notre-Dame de Paris est un monument de superstition, un symbole de tyrannie divine, une affirmation du fanatisme, une négation du droit humain, une insulte permanente des croyants aux athées, un attentat perpétuel à l’un des grands principes de la Commune : le bon plaisir de ses membres,

« Décrète :

« L’église de Notre-Dame sera démolie. »

Que pensez-vous de ma proposition ? N’est-elle pas conforme à vos plus chers désirs ? Mais faisons mieux encore ; — de plus en plus fort, comme chez Nicollet : — il faut avoir le courage de ses opinions, je pense.

« La Commune de Paris,

« Considérant que le musée du Louvre contient un grand nombre de tableaux, de statues et autres objets d’art, qui, par les sujets qu’ils représentent, rappellent incessamment au peuple les actions des dieux, des rois et des prêtres ; que ces actions, figurées par un pinceau ou par un burin courtisan, sont souvent présentées de façon à diminuer la haine que les prêtres, les rois et les dieux doivent inspirer à tout bon citoyen ; que, d’ailleurs, l’admiration des œuvres du génie humain est un attentat