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Page:Mendès - Les 73 journées de la Commune, 1871.djvu/22

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LA PROCLAMATION DE M. PICARD.

« Quelques hommes égarés, se mettant au-dessus des lois, n’obéissant qu’à des chefs occultes, dirigent contre Paris les canons qui avaient été soustraits aux Prussiens.

« Ils résistent par la force à la garde nationale et à l’armée.

« Voulez-vous le souffrir ?

« Voulez-vous, sous les yeux de l’étranger prêt à profiter de vos discordes, abandonner Paris à la sédition ?

« Si vous ne l’étouffez pas dans son germe, c’en est fait de la République et peut-être de la France !

« Vous avez leur sort entre vos mains.

« Le gouvernement a voulu que vos armes vous fussent laissées.

« Saisissez-les avec résolution pour rétablir le régime des lois, sauver la République de l’anarchie qui sera sa perte ; groupez-vous autour de vos chefs. C’est le seul moyen d’échapper à la ruine et à la domination de l’étranger,

« Le ministre de l’intérieur,
« Ernest PICARD. »


Le groupe écoute avec attention, crie deux ou trois fois : « Aux armes ! » et se dissipe. Un instant je crois qu’il va s’armer en effet. Il va tout simplement renforcer un autre groupe formé sur l’autre trottoir.

Cette inaction des amis de l’ordre a été, il faut bien le reconnaître, générale aujourd’hui. Paris est divisé depuis