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Page:Mendès - Les 73 journées de la Commune, 1871.djvu/237

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AUSTERLITZ AUX ENCHÈRES.

vous en faire de l’argent. C’était une excellente mesure, cela, et je me l’expliquais d’autant mieux que M. Courbet devait avoir bonne envie de se débarrasser de ces deux peintres pour lesquels il éprouve une haine profonde et bien légitime. Mais, hélas ! c’était un faux bruit ! vous vous êtes bornée à mettre en vente les matériaux qui composent la colonne de la place Vendôme et que vous avez divisés en quatre lots : deux lots de matériaux et deux lots de métaux. Deux lots seulement ? Vous ne savez pas faire valoir la marchandise. Il y a autre chose que des matériaux et des métaux dans la colonne, il y a en elle ce qu’un tas d’imbéciles appelaient autrefois la gloire de la France. Le joli spectacle, lorsque après la vente terminée, les brocanteurs emporteront sous le bras, qui un morceau de Wagram, qui un morceau d’Iéna ! Tel qui n’aura cru acheter qu’un kilogramme de bronze, aura acquis le premier consul à Arcole ou l’empereur à Austerlitz. Il est fâcheux que vous n’ayez pas prévenu les surenchérisseurs de la valeur de l’objet en vente ; votre spéculation eût été meilleure. Vous êtes fort maladroite, Commune, ma mie, et vous ne savez pas profiter de la situation. Réparez vos fautes ! imposez, prenez, volez ! Tout est à vous, ne dédaignez rien, et ne craignez pas qu’on vous résiste ; tout le monde a peur. Tenez, j’ai cinq francs dans ma poche, les voulez-vous ?

LXVI.

« La révolution sociale ne pourrait aboutir qu’à un immense cataclysme, dont l’effet immédiat serait :