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LA PRINCESSE OISELLE

qu’il donnerait sa fille en mariage à celui qui, prince ou non, découvrirait le voleur et rapporterait les pierreries. Cela ne servit de rien ; beaucoup de jours se passèrent, on n’eut point de nouvelles du trésorier ni du trésor. Mais, un matin, comme le roi soulevait avec mélancolie le couvercle du coffre, il poussa un cri de joie ! toutes les perles étaient là, et tous les rubis, et tous les diamants ! Vous eussiez dit, tant il s’y allumait de clartés, que la chambre était pleine d’étoiles.

On imagine aisément la satisfaction du roi ; cependant, il aurait bien voulu connaître la personne qui avait rapporté les pierreries.

— Mon père, dit la princesse, c’est à l’oiseau que j’aime qu’il faut rendre grâce de cet heureux événement. Il avait guetté et suivi le voleur, il savait où le trésor était enfoui. Pendant bien des nuits, pendant bien des jours, avec beaucoup de peine, — portant un rubis dans sa patte gauche, une perle dans sa patte droite, un diamant dans son bec, — il a voyagé de la cachette au coffre ; je lui tenais la fenêtre ouverte pendant votre sommeil ou lorsque