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LES OISEAUX BLEUS

— Roi ! que donnerais-tu à celui qui te rendrait vivante la princesse que tu pleures ?

— À qui me la rendrait, s’écria le roi, je la donnerais elle-même, je le jure, et avec elle la moitié de mon royaume !

— Conserve tout ton royaume ! Ta fille me suffit. Mais donne-toi bien garde de manquer à ton serment.

Après ces mots, le rossignol descendit de l’arbre, se posa sur le menton de la morte, et l’on vit que, du bout du bec, il lui mettait un brin d’herbe entre les lèvres. C’était un brin de l’herbe qui fait revivre.

La princesse ressuscita tout de suite.

— Ah ! mon père, dit-elle, je pense que vous tiendrez votre promesse enfin, et que vous me permettrez d’avoir pour mari le rossignol du rosier grimpant.

Hélas ! le roi ne craignit pas de se parjurer encore ; dès qu’il eut entre ses bras sa fille bien vivante, il ordonna à ses courtisans de chasser l’impertinent oiseau.

Alors il se passa une chose qui sembla fort étonnante à beaucoup de personnes.