elle fut arrivée au bord du lac, elle avait sur ses haillons, à cause de la neige, une robe de mariée.
— Adieu ! dit-elle.
Adieu ? Oui, à lui seul.
Et elle allait se laisser tomber dans l’eau lorsque la fée, en robe de mousseline d’or, sortit d’entre les branches d’un épinier.
— Jocelyne, dit-elle, pourquoi veux-tu mourir ?
— Ne savez-vous point, méchante fée, combien je suis malheureuse ? La plus affreuse mort me sera plus douce que la vie.
La fée eut un bon petit rire.
— Avant de te noyer, reprit-elle, tu devrais au moins casser ta tire-lire.
— À quoi cela me servirait-il, puisque, étant si pauvre, je n’ai rien mis dedans ?
— Eh ! casse-la tout de même, dit la fée.
Jocelyne n’osa pas désobéir ; ayant tiré de dessous ses haillons l’inutile présent, elle le brisa contre une pierre.
Alors, tandis que la forêt d’hiver devenait un magnifique palais de porphyre aux plafonds