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LES TROIS SEMEURS

Trois jeunes compagnons s’en allaient à travers le monde. Comme c’était l’hiver, il pleuvait, ventait, neigeait sur tout le pays environnant ; mais la route où ils passaient se dorait de soleil, et les touffes d’aubépines fleuries secouaient, à chaque souffle de la brise, des envolées de papillons et d’abeilles, parce que c’étaient des enfants de seize ans ; pour que le printemps rie autour des voyageurs, il suffit qu’ils l’aient en eux ; au contraire, si un vieillard entre dans un jardin d’avril, par une rose matinée, le jour s’éteint, le ciel se voile,