Page:Mendès - Les Oiseaux bleus, 1888.djvu/288

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L’ANGE BOITEUX

Un matin qu’il se promenait, en été, sous la neige, — car, dans ce pays-là, il neige en plein été sous le tiède soleil, et les flocons, blancheur sans froideur, s’accrochent aux arbrisseaux en jasmins et en lys, — le fils du roi des Îles-Pâles vit par terre quelque chose de diamantin et d’argenté, de doucement frémissant comme une harpe que viennent de quitter les doigts de la musicienne. Plus petite, cette forme légère, emperlée de larmes d’aurore, aurait pu être l’aile d’une colombe, qu’arracha et laissa choir la serre d’un autour ; mais, grande, avec un peu d’azur qui, sans doute