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LA PETITE FLAMME BLEUE

quand il fut couché sur les fleurs d’une oasis, il sanglota, navré de n’avoir point péri. Car, cette fois, c’en était fait, il était sûr de ne plus avoir la douce lueur au front. Elle avait dû s’éteindre, à jamais, dans la froideur de l’eau. Il poussa un cri de joie. Là, dans la flaque d’un creux de sable, tremblait un reflet d’or et d’azur. Elle vivait toujours, la petite flamme bleue !

Dès lors il connut le bonheur de l’espoir sans trouble et de la certitude. Ayant répudié tous les doutes, il marcha fièrement à la conquête de son rêve. Puisque la vivace clarté avait triomphé de la rafale et des flots, il était sûr d’entrer dans le miraculeux Jardin qui ouvre, de l’autre côté de l’ombre, sa porte de diamant.