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LES OISEAUX BLEUS

— Eh ! bonjour, ma sœur, dit Urgèle.

— Bonjour, ma sœur, grogna Urgande. Je suppose que vous avez eu beaucoup de plaisir chez votre ami le roi de Mataquin.

— Plus de plaisir qu’on ne saurait dire ! Les salles étaient si bien illuminées que l’on se serait cru dans notre palais souterrain où les murs sont de pierreries et les plafonds de cristal ensoleillé ; on a servi les mets les plus délicats dans des assiettes d’or, sur des nappes de dentelle ; on a versé dans des coupes en forme de lys des vins si parfumés et si doux que je pensais boire du miel dans des fleurs ; et, après le repas, de jeunes garçons et de belles demoiselles, si légers et si bien vêtus de soies de toutes les couleurs qu’on les prenait pour des oiseaux de paradis, ont dansé des danses qui étaient les plus jolies du monde.

— Oui, oui, j’ai entendu d’ici les violons. Et sans doute, pour reconnaître une aussi agréable hospitalité, vous avez fait à la petite princesse, votre filleule, des dons fort précieux ?

— Cela va de soi, ma sœur ! la princesse