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Page:Mendès - Méphistophéla, 1890.djvu/527

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MÉPHISTOPHÉLA

temps savoir que, par une nécessité inexplicablement dominatrice, on sera forcée de refaire ce qu’on fit, de devoir à de nouveaux efforts trompés une lassitude plus irrémédiable encore qui ne vous préservera pas d’autres efforts toujours inutiles ! Puis, ces mortes, et cette meurtrière, derrière elle… Magalo n’aurait pas agonisé dans un lit de sale chambre garnie, Silvie Elven n’aurait pas été si pâle parmi des fleurs, Céphise Ador ne serait pas à cette heure dans une maison centrale, travaillant en silence, et regardant, par le haut vitrage où l’on ne peut atteindre, naître et mourir le jour lointain, si elles n’avaient, les trois malheureuses, mordu à ce fruit défendu à la femme, le sein de la femme ! La loi du châtiment même dès ce monde, lui apparaissait. Et elle, combien plus encore elle était châtiée, puisque, vivante, et libre, elle était réservée à d’autres crimes, puisqu’elle ne pourrait pas s’empêcher de mériter plus de dégoûts et d’angoisses encore ! Elle aurait bien voulu être enterrée comme Silvie et Magalo, emprisonnée comme Céphise. Mais non, à elle, il lui était permis, c’est-à-dire ordonné, de devenir plus infâme toujours. Dans une heure, levée, habillée, elle combinerait pour le soir quelque débauche, y