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Page:Mendès - Méphistophéla, 1890.djvu/99

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MÉPHISTOPHÉLA

bobo enfantin. Peut-être, à l’égard de cette enfant, de vagues ambitions. Et ce fut une existence de calme et d’aise. Aucun incident, sinon à cinq ans d’intervalle, deux nouvelles également heureuses ; celle de la mort de Mme Sylvanie dont elle hérita la part de leurs bénéfices communs qu’elle lui avait abandonnée, celle de la mort de Luberti, qui la délivrait du souci de le voir apparaître, mal habillé, sans le sou et emprunteur. Aujourd’hui en cette provinciale de quarante-huit ans, maigre, un peu dure, presque austère, qui avait de quoi, en cette veuve d’un agent diplomatique italien mort au service de la France, en la respectable amie de Mme d’Hermelinge, rien, — sinon de hasardeux propos, çà et là, étranges, brutaux, où s’avouaient des réminiscences de coulisses et de soupers lucratifs, — n’aurait pu faire reconnaître la toute petite cabotine qui avait dégringolé sans maillot, le long d’une corde, d’un second étage, en s’arrêtant à l’entresol, et qui, avant d’être l’exécrable violatrice d’un infirme presque cadavre, dansa, sur la table du comte Tchercélew en habit de prieuresse ou d’archimandrite.